Alors que YouTube est devenu un véritable tremplin pour les créateurs de contenus, certains sont tentés de recourir à des pratiques peu scrupuleuses pour augmenter leur visibilité et leur popularité. Parmi ces pratiques, l’achat de vues sur YouTube est une technique souvent utilisée, mais qui peut entraîner des sanctions civiles. Dans cet article, nous aborderons les différents aspects des sanctions civiles liées à l’achat de vues sur YouTube ainsi que la réparation du préjudice causé.
1. Les raisons pour lesquelles l’achat de vues sur YouTube est illégal
L’achat de vues consiste à payer un service pour augmenter artificiellement le nombre de vues d’une vidéo publiée sur YouTube. Cette pratique va à l’encontre des conditions d’utilisation de la plateforme et peut donc être considérée comme illégale. Plusieurs raisons expliquent cette interdiction :
- La fraude aux statistiques : en achetant des vues, les vidéastes cherchent à tromper les algorithmes de YouTube, qui favorisent les vidéos ayant un grand nombre de vues dans leur classement et leur recommandation.
- La concurrence déloyale : en gonflant artificiellement leur audience, ces vidéastes se donnent un avantage injuste face à leurs concurrents qui respectent les règles.
- L’atteinte à l’image de la plateforme : YouTube cherche à promouvoir des contenus de qualité et authentiques, et non des vidéos dont la popularité est basée sur de la tricherie.
2. Les sanctions civiles encourues en cas d’achat de vues
Si un vidéaste est pris en flagrant délit d’achat de vues, plusieurs sanctions civiles peuvent s’appliquer :
- La suppression de la vidéo incriminée : YouTube se réserve le droit de supprimer une vidéo dont le nombre de vues a été artificiellement gonflé.
- La suspension ou la fermeture du compte : dans les cas les plus graves, YouTube peut décider de suspendre ou de fermer le compte du vidéaste ayant acheté des vues.
- La réparation du préjudice causé : si un tiers estime avoir subi un préjudice du fait de l’achat de vues par un concurrent, il peut demander réparation devant les tribunaux civils.
3. La réparation du préjudice en cas d’achat de vues
Pour obtenir réparation du préjudice subi, la victime doit prouver plusieurs éléments :
- Le fait générateur : il s’agit ici de l’achat de vues par le vidéaste concurrent. La victime doit apporter des éléments permettant d’établir que cet achat a bien eu lieu (par exemple, des factures ou des témoignages).
- Le préjudice subi : la victime doit démontrer qu’elle a effectivement subi un préjudice du fait de l’achat de vues par le concurrent. Ce préjudice peut être matériel (par exemple, une perte de revenus) ou moral (atteinte à la réputation).
- Le lien de causalité : enfin, la victime doit établir un lien de causalité entre l’achat de vues par le concurrent et le préjudice subi. En d’autres termes, elle doit prouver que c’est bien cet achat qui est à l’origine du préjudice.
Si la victime parvient à prouver ces trois éléments, elle pourra obtenir réparation du préjudice subi. Cette réparation peut prendre différentes formes :
- Des dommages et intérêts : la victime peut obtenir une somme d’argent destinée à compenser son préjudice.
- La publication d’un communiqué judiciaire : le juge peut ordonner au vidéaste fautif de publier un communiqué sur sa chaîne YouTube ou sur d’autres supports, afin d’informer le public de sa condamnation.
- L’interdiction d’utiliser certaines fonctionnalités de YouTube : dans certains cas, le juge peut interdire au vidéaste fautif d’utiliser certaines fonctionnalités de la plateforme (par exemple, la monétisation des vidéos) pendant une durée déterminée.
En conclusion, l’achat de vues sur YouTube est une pratique illégale qui peut entraîner des sanctions civiles pour les vidéastes fautifs. En cas de préjudice subi par un tiers du fait de cette pratique, il est possible d’obtenir réparation devant les tribunaux civils. Il est donc important pour les créateurs de contenus de respecter les règles en vigueur sur la plateforme et de se concentrer sur la production de contenus de qualité plutôt que sur des pratiques trompeuses.